Comprendre l’autophagie cellulaire
Peu connue, l’autophagie cellulaire pourrait prévenir un certain nombre de maladies grâce à la régénération des cellules et tissus qu’elle induit. Lors d’un jeûne, les pratiquants en font l’expérience, avec à la clé une amélioration de leur santé. Comment ce phénomène s’enclenche ? Quelles en sont ses vertus ? Que nous enseigne la science ? Explications par Jeûne & Bien-être, spécialiste de l’accompagnement des jeûneurs en France.
Autophagie cellulaire : un processus naturel et sain
Notre corps est parfait (ou presque), car il évite de gaspiller des ressources. Ce principe fonde l’autophagie cellulaire qui consiste à recycler certaines cellules pour dégager de l’énergie. Le terme proche d’autolyse est également souvent rencontré. L’étymologie est très éclairante, auto signifiant « soi-même » et phagie « manger ». Cette autodestruction est sélective, puisqu’elle cible en priorité les cellules abîmées ou mortes pour ne conserver que les tissus nobles, et accessoirement les plus utiles. Des cellules saines, tout comme de nouveaux tissus, viennent remplacer ceux qui ont été détruits ; en résulte un renouvellement complet.
En 2016, le prix Nobel de Médecine a été décerné au scientifique japonais, Yoshinori Ohsumi, pour ses découvertes sur la mort cellulaire par autophagie.
Celle-ci est d’autant plus précieuse que notre santé est intoxiquée par différentes sources (internes et externes), en premier lieu l’alimentation, ce qui nuit à notre état général. Et plus nous vieillissons, plus notre corps subit toutes sortes de préjudices par accumulation. Ce nettoyage est donc très précieux pour éliminer notre stock de déchets et préserver notre bien-être global.
Précisons qu’il existe un autre mécanisme naturel, à savoir l’apoptose, qui correspond à une mort programmée de la cellule quand celle-ci devient vieille. Elle diffère de l’autophagie, qui détruit des cellules et les renouvelle dans le but de fournir des substances nutritives en cas de manque, lors d’un jeûne par exemple. Ce recyclage s’assimile à une stratégie de survie.
Le jeûne : la clé pour favoriser un nettoyage profond du corps
L’autophagie cellulaire ne peut se concevoir sans évoquer le jeûne, une expérience unique qui consiste à ne plus manger pendant plusieurs jours. L’organisme s’appuie alors sur l’énergie produite par le recyclage intérieur afin d’assurer son fonctionnement vital tout en permettant l’évacuation des déchets les plus indésirables. Cet avantage explique en grande partie le succès grandissant des stages de jeûne, les pratiquants venant chercher une méthode efficace pour optimiser leur santé et repartir avec une nouvelle énergie. Plus la démarche est longue, plus l’autolyse est intense.
Ce renouveau profite aussi aux organes, comme le foie et les intestins. Le jeûne leur est bénéfique et ce, à plusieurs titres : la digestion étant interrompue, ils sont mis au repos étant déchargés d’une grande partie de leurs fonctions. De plus, leurs cellules et tissus s’assainissent également. Ils retrouvent ainsi une nouvelle jeunesse et un environnement beaucoup plus sain pour reprendre leurs activités habituelles.
Sans nécessairement réaliser un jeûne de 7 jours (période très souvent proposée dans les centres d’accueil des jeûneurs), il est possible d’activer l’autophagie cellulaire en espaçant les périodes de prise alimentaire d’au moins 12 heures. Le fasting, consistant à ne pas manger pendant 16 heures, est une option intéressante à tester avant de jeûner 24 heures et plus, avec de l’expérience. Vous pouvez par exemple sauter le petit-déjeuner et manger au déjeuner suivant (les boissons comme le thé ou le café sont tolérées le matin, mais sans sucre). Cette méthode a le mérite d’être facile à mettre en œuvre au quotidien ; toutefois, elle ne se destine pas, comme toute pratique restrictive, aux personnes affaiblies ou souffrant de problèmes graves.
Un atout potentiel pour vieillir en bonne santé
Au-delà du jeûne, il est intéressant de découvrir les travaux portant sur l’autophagie cellulaire, qui ouvrent de nouveaux horizons sur le plan du mécanisme de vieillissement. Comme évoqué précédemment, ce processus rime avec régénération. Plus celui-ci est fonctionnel, plus le corps reste sain, ce qui lui confère une force précieuse pour se prémunir contre les pathologies liées au vieillissement. A ce propos, les chercheurs qui étudient cette question n’ont plus de doute : les anomalies autophagiques conduisent à l’apparition d’une grande majorité d’affections, comme le cancer, l’arthrose ou les maladies neuro-dégénératives. En revanche, ils n’ont pas encore identifié pourquoi l’autophagie cellulaire décline avec l’âge chez l’homme, ce qui permettrait de rechercher des solutions pour l’entretenir et garantir ainsi une plus grande longévité. Les études se limitent pour l’instant aux animaux.
Concernant l’arthrose, qui touche surtout les personnes âgées, des essais pré-cliniques sur les souris ont prouvé que l’activation de l’autolyse diminue le déclenchement de cette maladie et pourrait même améliorer la mobilité des patients. Mais ces conclusions doivent encore être validées chez l’être humain.
Zoom sur le sujet délicat du cancer
S’agissant de cette pathologie, des interrogations subsistent quant à l’intérêt ou pas de stimuler l’autophagie. Si au niveau préventif, favoriser celle-ci permet de limiter le risque du cancer, lorsque celui-ci est installé, il peut en profiter et mieux résister dans un environnement devenu toxique à cause des traitements. C’est le cas notamment du cancer du pancréas. Dans ce type de situations, le protocole inverse est recommandé, à savoir de freiner l’autophagie pour réduire la tumeur. L’action est donc à double tranchant, le processus autophagique pouvant tout autant booster les cellules cancéreuses que protéger celles saines ou détruire les malignes au premier stade de la maladie.
Pour converger dans ce sens, les études sur les bénéfices du jeûne (et donc indirectement de l’autolyse) sur les zones malades n’ont pas abouti à une vision unique, car celui-ci peut induire une meilleure réponse à la chimiothérapie, mais également une résistance aux thérapies. En revanche, au niveau des zones normales, le consensus est bien là ; elles combattent mieux la toxicité des protocoles.
Vous en savez plus à présent sur l’autophagie cellulaire. Cet article a attisé votre curiosité ? Poursuivez votre découverte en consultant les articles de notre blog consacrés au jeûne et à ses bienfaits pour la santé.