L’effet du jeûne sur le cerveau
Le jeûne est source de santé, ce qui lui vaut un succès grandissant. Grâce aux études scientifiques, son impact sur le corps est de plus en plus connu, notamment du point de vue cérébral. Lors d’un jeûne, les pratiquants ressentent déjà une action au niveau cognitif et quittent leur stage, forts d’un bien-être nouveau, y compris mental. Et ils ne s’y attendaient pas nécessairement. Comment s’exprime l’effet du jeûne sur le cerveau ? Quels en sont les bénéfices ? Tour d’horizon dans ce nouvel article du réseau Jeûne & Bien-être.
La consommation de cétones : le principal effet du jeûne sur le cerveau
Saviez-vous que le cerveau est l’un des plus gros consommateurs de glucides ? Saviez-vous aussi qu’il peut se passer de ces nutriments ? Ce mécanisme est à l’œuvre lors de l’abstinence alimentaire, qui prive le corps de glucose. Une fois les réserves de sucre épuisées, sous forme de glycogène, l’organisme s’adapte et trouve une autre source d’énergie, en produisant des cétones à partir des graisses stockées dans le foie. Ce phénomène s’appelle la cétogenèse. Les corps cétoniques deviennent alors le nouveau carburant du cerveau. Cette phase s’enclenche en général à partir du 3e jour. Elle soutient la fonction cérébrale en évitant de puiser dans les réserves de protéines, notamment celles des muscles.
S’intéresser à l’effet du jeûne sur le cerveau demande de se pencher un instant sur l’assimilation des cétones. Ceux-ci ont l’avantage de franchir rapidement la barrière hémato-encéphalique. Ils rejoignent alors directement les mitochondries, les centrales énergétiques des cellules, et sont oxydés par des réactions chimiques plus simples que celles qui touchent au glucose. C’est en cela qu’ils sont intéressants, car ce processus simplifié apporte 25 % d’énergie supplémentaire par rapport au sucre, qui, de son côté, doit passer par l’étape de glycolyse. En cétose, l’activité mentale est plus fluide et fonctionne d’autant mieux.
Des études ont prouvé que les corps cétoniques préviennent la dégradation des neurones, ce qui repousse le développement de maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer et Parkinson. Des périodes de restriction alimentaire protégeraient contre ces maladies.
L’intérêt d’un nettoyage profond du corps pour booster la santé cérébrale
La clarté de l’esprit
S’inscrire à un stage de jeûne, c’est se donner les moyens d’assainir son corps pour retrouver une nouvelle vitalité. Tous les organes émonctoires font partie de l’aventure, et en premier lieu le système digestif, que ce soit avant, pendant et après la cure. Mais, on peut avoir tendance à oublier l’effet du jeûne sur le cerveau, qui, lui aussi, va amplement profiter du « grand ménage ». Portées par le processus d’autolyse, ses cellules vont se régénérer de l’intérieur et se libérer des toxines accumulées. Ce délestage explique, entre autres, la clarté d’esprit partagée par les jeûneurs dès la fin de leur séjour. Il est évident que plus les périodes de restriction alimentaire se renouvellent, courtes comme longues, plus vous conserverez sur le long terme cet état de bien-être.
Une diminution de la fatigue mentale
Une chose est sûre : l’abondance des sociétés modernes, et les excès qu’elle favorise, nuisent à l’ensemble du corps. Lorsque nous mangeons quotidiennement des aliments sucrés, des mauvaises graisses, des produits transformés, voire ultra-transformés, nous nous appauvrissons de l’intérieur. Cette catégorie de nutriments, pro-inflammatoires, interfère avec le bon fonctionnement du cerveau, ne serait-ce que parce qu’ils lui retirent de l’énergie mise à disposition pour lutter contre l’inflammation. Le jeûne, même de courte durée, s’oppose à ce processus. La fatigue mentale est atténuée et le cerveau retrouve un meilleur environnement pour accomplir ses missions.
Cette fatigue mentale peut également provenir des pics d’insuline, générée par une alimentation trop sucrée. Le cerveau, qui contrôle les sécrétions d’insuline par le pancréas, est alors trop sollicité. Le jeûne est bien connu pour mieux réguler la glycémie, ce qui fait du bien aussi à l’activité cérébrale.
De meilleures performances cognitives grâce à une intensification de la neurogenèse
Comme autre effet du jeûne sur le cerveau, citons également l’amélioration du développement cérébral. Dans ce contexte, le corps produit davantage de facteurs neurotrophiques issus du cerveau, appelés BDNF (Brain-derived Neurotrophic Factor en anglais). Ils jouent un rôle clé dans la neurogenèse, qui est un processus visant créer dans l’hippocampe de nouveaux neurones. Il influence tout particulièrement les capacités d’apprentissage et de la mémoire.
Disposer d’un nombre élevé de BDNF assure une plus grande activité neuronale et par conséquent des facultés cognitives de meilleure qualité. Afin de conserver cette richesse, il est conseillé de jeûner régulièrement afin de capitaliser sur l’effet du jeûne sur le cerveau sur le long terme.
Zoom sur les vertus du jeûne intermittent
Une étude a mis en évidence les atouts du jeûne intermittent, ou fasting, sur la mémoire. Cette technique, comprenant une période d’alimentation de 8 heures, suivie d’une abstinence de 16 heures, aurait le mérite de prévenir le déclin cognitif, lorsqu’elle est pratiquée en routine tous les deux jours. Elle constitue un moyen efficace pour soutenir la neurogenèse, comme expliqué plus haut. L’étude a comparé le jeûne intermittent à la restriction calorique, qui est un régime hypocalorique. Il en ressort que le premier s’avère plus efficace que la seconde, signe qu’en l’absence totale de nourriture, l’action est plus profonde.
Grâce à cet article, vous avez découvert l’effet du jeûne sur le cerveau ; ce régime est doté d’atouts indéniables, mais si vous voulez aller plus loin, vous ne pouvez pas faire l’impasse d’une bonne hygiène de vie, ce qui signifie : manger sainement, pratiquer un sport chaque semaine, se reposer et combler éventuellement vos carences en oméga-3, pour optimiser le fonctionnement cérébral.
Vous souhaitez approfondir ce sujet ? Découvrez notre article consacré à l’oxygénation du cerveau.