Quel est l’effet du jeûne sur le foie ?
Le jeûne est un mécanisme complet et profond de régénération du corps ; et les organes en profitent aussi. Pourquoi le foie occupe une place de premier plan ? Comment réagit-il au processus ? Cet article vous propose quelques clés de compréhension de l’effet du jeûne sur le foie. À sa lecture, vous comprendrez en quoi cette pratique est essentielle pour préserver sa santé.
Pourquoi prendre soin du foie ?
Cet organe remplit de nombreuses fonctions : il intervient notamment dans les mécanismes de transformation et de stockage des protéines, glucides et lipides. En particulier,
- via la glycogénogénèse, selon les besoins, il stocke le glucose sous forme de glycogène et le surplus de glucose en graisses dans les tissus adipeux.
- Lors de la néoglucogénèse, il convertit des substances non glucidiques (protéines et acides gras) en glucose pour constituer des réserves.
- Il fabrique des cétones à partir d’acides gras, mobilisables si besoin pour apporter de l’énergie en substitution de glucose.
Il est impliqué dans la destruction et la transformation des médicaments ou d’autres toxiques dont l’alcool. Il stocke des vitamines et des minéraux et sécrète de la bile.
De plus, il fait partie des émonctoires du corps : son rôle consiste à filtrer et à éliminer les déchets en apurant le sang. Au cours du sommeil, il continue aussi d’agir en détoxifiant l’organisme. En cas d’excès de graisses saturées, de sucre, d’alcool ou encore de produits chimiques de toutes sortes, il est fortement mis à contribution, ce qui le fragilise à long terme
Il représente indéniablement un organe majeur qui, la quarantaine venue, présente souvent des premiers signes de faiblesse. L’ensemble de l’équilibre corporel commence alors à vaciller, ce qui se manifeste par différents troubles : maux digestifs, fatigue, constipation, difficulté à digérer les corps gras, nausées, migraines, etc.
Mais il est possible de le régénérer ; en témoigne l’effet du jeûne sur le foie.
Comment réagit le foie face à l’abstinence alimentaire ?
L’assainissement de l’activité hépatique
Lors d’un jeûne, le foie profite du grand « ménage » qui s’opère dans tout le corps. En effet, par le biais du processus d’autolyse, les tissus les plus toxiques et abîmés des cellules sont détruits. Celles-ci se réparent à l’intérieur et se libèrent des déchets accumulés. Le foie retrouve ainsi plus de vitalité et d’efficacité.
De plus, le sang se purifie au fur et à mesure que les toxines sont éliminées, ce qui vient en conséquence soulager le foie. Il peut ainsi reprendre ses fonctions habituelles de filtrage dans un environnement bien plus sain.
Vous comprendrez mieux pourquoi un jeûne de plusieurs jours constitue une technique formidable pour lui redonner une nouvelle jeunesse. Évidemment, plus la cure est longue, plus l’effet du jeûne sur le foie est profond et réparateur.
La forte mobilisation du foie du jeûneur
Le foie est bien moins sollicité qu’en temps normal puisque la digestion est interrompue. Toutefois, il continue d’assumer certaines de ses missions, en participant au traitement et à la chasse des toxines. Selon le niveau de surcharges de la personne, le relargage peut être important, ce qui va intensifier l’action du foie. En cas de faiblesses, il peut être débordé par la tâche, avec à la clé des désagréments pour le jeûneur comme des maux de tête ou des nausées.
De plus, l’effet du jeûne sur le foie se traduit par une cascade de réactions physiologiques, conséquence de l’adaptation de l’organisme face à l’abstinence alimentaire. Sans glucose, de nouvelles sources d’énergies doivent être trouvées pour nourrir le corps, et en priorité le cerveau. Une fois le glucose épuisé (ce qui se produit dans les premières heures), le corps puise dans son stock de glycogène que le foie transforme en glucose. Il est amené également à convertir des protéines et des acides gras (en réserves) en glucose. À partir du 3e jour, il produit des cétones à partir des graisses qui servent de nouveau carburant au cerveau, en substitution du glucose. Vous l’avez compris, la fonction hépatique est en première ligne tout du long.
Que nous enseignent les études scientifiques sur l’effet du jeûne sur le foie ?
1/ Les travaux de la clinique Buchinger
Les recherches à grande échelle portant sur les impacts du jeûne sur la santé ne sont pas très répandues. Pour autant, il est toujours intéressant de découvrir des études de petite envergure, comme celles réalisées par la clinique Buchinger en Allemagne. L’une d’entre elles a analysé, auprès d’un groupe de 700 jeûneurs, les effets du jeûne périodique sur l’index de la stéatose hépatique (ou « maladie du foie gras »), imputable à un excès de graisses. Les résultats ont révélé qu’un jeûne périodique de 8 jours environ diminue l’accumulation des corps gras dans le foie, ce qui contribue à prévenir l’apparition de certaines maladies comme la cirrhose. Les conclusions sont encore plus positives chez les personnes diabétiques.
2/ Les recherches portant sur le jeûne intermittent
Ce type de jeûne, appelé également fasting, consiste à ne pas manger pendant 16 heures (entre 20h et 12h le lendemain par exemple). Cette méthode est facile, peu contraignante sur le plan social et sans contre-indications majeures. Des scientifiques australiens ont mis en évidence un autre effet du jeûne sur le foie en examinant le lien entre le jeûne intermittent et la protéine HNF4-(alpha), laquelle agit sur la régulation de nombreux gènes du foie. En l’absence d’aliments, l’étude a montré que cette protéine est inhibée, ce qui permet d’optimiser la métabolisation des lipides, de mieux réguler le taux de glucose dans le sang et d’atténuer les niveaux d’inflammation. Ces travaux ont été l’occasion d’acquérir des connaissances sur le rôle de cette protéine, dans le but de développer des régulateurs HNF4-(alpha) spécifiques au foie en cherchant à reproduire certaines réactions observées lors du fasting.
Vous connaissez à présent l’effet du jeûne sur le foie. L’importance et le pouvoir de cet organe sont incontestables ; alors, si vous ne devez retenir qu’une seule conclusion, c’est celle-ci : il a besoin d’être chouchouté toute la vie (ou presque) afin qu’il puisse jouer son rôle de façon optimale. En plus de cures detox régulières et d’un séjour de jeûne au moins une fois par an, cultivez une alimentation saine, en tenant le plus possible à distance les excès. Et prenez le réflexe de lui donner de temps en temps un coup de pousse en mangeant des aliments détoxifiants (artichaut, radis noir, pissenlit…).
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