Médecine naturopathique : comprendre et choisir
Les Français se soignent de plus en plus grâce aux remèdes naturels et à la naturopathie. Plus d’un tiers les auraient adoptés pour traiter différents maux : désagréments digestifs, migraines, problème de sommeil, anxiété, douleurs articulaires… Tantôt critiquée, tantôt saluée, cette forme de médecine peine à trouver sa place en raison notamment du flou qui règne autour de ses missions. Cet univers vous attire ? Vous souhaitez clarifier son champ d’intervention ? Coup de projecteur dans cet article sur la médecine naturopathique, avec en prime quelques clés pour bien sélectionner son naturopathe.
Médecine naturopathique : de quoi parle-t-on ?
Retour sur quelques définitions
Pour commencer, clarifions les termes utilisés pour décrire l’environnement dans lequel la médecine naturopathique évolue. Aux côtés de la naturopathie coexistent toutes sortes de formulations : médecine douce, naturelle, alternative, parallèle, complémentaire ou non-conventionnelle. Globalement, le périmètre des thérapies couvertes est similaire et chacun adoptera l’appellation qui lui parle le plus. Elles ont pour point commun d’utiliser des méthodes naturelles ; toute approche allopathique est exclue. Elles ne s’opposent pas à la médecine classique, mais s’inscrivent en complément pour soutenir la santé des personnes. Aussi, le terme de « médecine alternative », même s’il est très souvent utilisé, ne nous semble pas le plus approprié.
La naturopathie a été reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une médecine traditionnelle au même titre que les médecines indienne et chinoise. D’où le terme de médecine naturopathique que vous pouvez aussi rencontrer.
Qu’est-ce que la naturopathie ?
Elle vise à « renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ». La liste des techniques répertoriées est longue, les plus connues étant la phytothérapie, l’aromathérapie, la sophrologie ou encore la réflexologie. Ce monde est tellement riche que les plus passionnés n’en ont jamais terminé avec lui : il y a toujours un nouvel outil à explorer.
Le naturopathe s’appuie sur trois fondamentaux : manger sainement, l’exercice physique et la psycho-relaxation. Pour guider son client sur son chemin de santé, il se positionne comme un éducateur ; il intervient aussi à titre préventif pour optimiser le bien-être de son consultant et prévenir l’apparition de déséquilibres, potentiellement sources de maladies. Mais il n’émet aucun diagnostic médical.
Plusieurs raisons expliquent le succès des médecines douces : s’agissant de la naturopathie, si elle attire de plus en plus, c’est parce qu’elle s’intéresse à toutes les dimensions de la personne, ce qui est essentiel quand on vise le retour à l’équilibre du corps et de l’esprit. On parle d’ailleurs aussi de naturopathe holistique. Ce regard extérieur est très enrichissant et crée la surprise chez les consultants qui viennent pour la première fois.
Les soins rentrant dans ce cadre ne sont pas remboursés en France par l’Assurance maladie, car les acteurs qui les exercent ne sont pas reconnus comme des professions de santé. Bien que notre pays soit habitué à une certaine gratuité des soins, les adeptes acceptent de payer de leur poche pour se soigner avec la médecine naturopathique, étant convaincus de ses bénéfices réels. D’ailleurs, les organismes complémentaires de protection sociale l’intègrent de plus en plus dans leur forfait bien-être pour tenir compte de cet engouement.
Conseils avant de consulter un naturopathe
Prendre le temps de choisir
Vous l’avez compris, le naturopathe n’est pas un médecin et sa démarche est tout à fait différente. Il ne soigne pas ; il accompagne pour corriger les déséquilibres et renforcer le terrain de son client. Il observe et écoute beaucoup avant de décliner son programme. Si vous êtes souffrant, il vous propose des leviers naturels pour mieux supporter vos troubles, retrouver plus de vitalité très utile face à la maladie, mais en aucun cas, il ne remet en cause le diagnostic et les traitements médicaux.
La plupart des naturopathes disposent aujourd’hui d’un site internet ou d’un compte sur les réseaux sociaux ; ces outils vous permettent de le rencontrer avant même de consulter. Alors prenez le temps de découvrir son parcours, sa spécialité, sa communication et les messages qu’il délivre. Si sa posture manque de simplicité et d’humilité, cela n’augure rien de bon et vous allez très vite le ressentir. La médecine naturopathique ne fait pas de miracle même s’il est vrai que les recommandations peuvent changer la vie de la personne si celle-ci s’en saisit et agit en acteur responsable. Le corps est une « machine » très bien faite, capable de se rétablir si on lui donne la méthode. Le naturopathe est là pour cela, aux côtés de son client. Un discours anti-médecine doit également vous alerter.
À distance, nous ressentons aussi beaucoup de choses ; alors, tournez-vous vers une personne qui vous inspire confiance intuitivement, à qui vous aurez envie de vous confier. Il est possible qu’en consultant la première fois, vous vous engagiez dans un programme qui sera découpé en plusieurs séances. Alors, choisissez bien.
Le bouche à oreille fonctionne aussi ; les profils de valeur sont très rapidement repérés et les clients n’hésitent pas à en faire la publicité autour d’eux. Ce moyen est aussi une bonne façon d’être mis en relation avec un professionnel compétent.
Attention aux naturopathes qui véhiculent une certaine idéologie
Le naturopathe dispose de tout un arsenal d’outils pour construire le programme de son client ; son rôle n’est pas d’imposer une manière unique de voir les choses même s’il a le droit d’avoir un avis personnel. Son conseil doit être personnalisé. Sur le plan alimentaire, par exemple, il peut être végan sans pour autant proposer ce régime à tous ses clients. Si vous ressentez que votre contact prône une seule façon de faire son métier, réfléchissez avant de le solliciter.
Cibler un professionnel disposant d’une formation solide et reconnue
La médecine naturopathique ne rentre pas dans le cadre des professions réglementées par l’état, ce qui permet à tout organisme de proposer une formation de ce type. Et dans ce contexte, n’importe qui peut se déclarer naturopathe et tout diplômé peut revendiquer ce titre quel que soit le cursus suivi. En faisant des recherches, vous allez très vite découvrir la profusion des formations au risque d’en avoir le vertige. Et vous vous en doutez, l’offre est de qualité très variable.
Bien heureusement, il existe d’excellentes écoles, notamment les huit organismes affiliés à la Fédération française de naturopathie (Féna)une institution créée il y a plus de 30 ans. Elles rassemblent les écoles qui garantissent un nombre de 1 200 heures de cours et un tronc commun de connaissances. L’inscription du naturopathe à l’OMNES représente également un gage de sérieux, cette association regroupant des adhérents ayant suivi également un cursus de 1 200 heures a minima. Certaines formations à distance ont vu le jour et remplissent les critères, mais ne peuvent pas rejoindre la Féna étant donné que celle-ci n’habilite que les cursus en présentiel.
Notre propos n’est pas de réduire votre choix à ces critères, car la profession compte d’excellents acteurs qui ne les remplissent pas obligatoirement alors que leurs compétences sont solides, leur expérience ancienne et leur déontologie sans faille. Prenez le temps d’examiner l’ensemble du parcours du naturopathe ; en général, le diplôme est précisé sur le site internet. Si vous n’avez pas l’information, demandez-la lors de la prise de rendez-vous.
Grâce à cet article, vous êtes familiarisé avec la médecine naturopathique et sa raison d’être. Vous souhaitez approfondir cette thématique ? N’attendez plus et découvrez les différentes rubriques de notre blog sur la santé naturelle.