Jeûne et maladies inflammatoires | Ce qu’il faut savoir

Jeûne et maladies inflammatoires | Ce qu’il faut savoir

Sauf à avoir une hygiène de vie parfaite, il est difficile d’échapper à l’inflammation du corps qui est dangereuse à long terme. Des solutions existent pour l’atténuer, comme le jeûne. Vous vous intéressez à cette approche et ses bienfaits sur la santé ? Vous êtes curieux des mécanismes spécifiques qui l’accompagnent ? Le réseau Jeûne & Bien-être a choisi de vous faire découvrir une technique unique et puissante, avec l’angle des effets du jeûne sur les maladies inflammatoires, et l’appui des travaux scientifiques.

Qu’est-ce que la réaction inflammatoire ?

L’inflammation représente l’une des stratégies de défense de l’organisme. Elle se déclenche lorsque des agresseurs étrangers pénètrent dans nos tissus (bactérie, virus, toxine…) ou qu’une réparation est nécessaire (après un choc par exemple). Elle entraîne un afflux de sang plus important et des manifestations bien connues tels qu’une rougeur, de la chaleur, un gonflement et très souvent une douleur. Ce phénomène est tout à fait normal et disparaît en principe rapidement.

S’il s’installe dans la durée, il devient beaucoup plus nocif. Au départ, il progresse à bas bruit. On parle alors d’inflammation de bas grade qui entraîne peu ou pas de symptômes, sinon une fatigue dont le lien de cause à effet n’est en général pas identifié. Lorsqu’elle devient chronique, l’état de santé se dégrade, avec à la clé la survenue d’affections graves comme le cancer, les maladies dégénératives ou auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, etc.). Les modes de vie sont à l’origine de cette tendance insidieuse, en particulier la mauvaise alimentation, le stress continu, le surpoids et l’obésité.

Le pouvoir de la détoxification sur l’inflammation du corps

Commençons par revenir aux fondamentaux afin de comprendre le lien entre jeûne et maladies inflammatoires. Lorsque l’organisme ne reçoit plus aucun apport nutritionnel, il profite certes d’une pause digestive très salutaire, mais reste pour autant mobilisé, étant l’acteur de nombreuses réactions internes. Celles-ci lui sont indispensables pour trouver de nouvelles ressources afin de continuer à assurer son fonctionnement vital. Pour cela, il s’appuie sur le mécanisme d’autophagie, consistant à détruire les composants cellulaires les plus toxiques ou endommagés pour dégager de l’énergie. Il en résulte une élimination des déchets, conduisant à une régénérescence des cellules. Ce grand nettoyage constitue l’un des principaux bienfaits du jeûne, d’autant plus puissants que l’abstinence alimentaire dure. Mais à partir de 12 heures, les chercheurs ont montré que l’autophagie commence à opérer, ce qui explique qu’un fasting, qui ne dure que 16 heures, apparaît comme une approche intéressante à tester.

À l’issue d’une cure, le corps est détoxifié en profondeur et de façon globale. L’ensemble des cellules tout comme les organes évoluent alors dans un environnement assaini. Dans la mesure où l’inflammation est favorisée par l’accumulation de toxines et de déchets dans l’organisme, elle est freinée dans ce contexte. Les symptômes s’atténuent, ce qui peut constituer le point de départ de la guérison, ou à défaut d’un véritable mieux-être. L’incidence du jeûne sur les maladies inflammatoires est donc en ce point très positive.

Concernant plus précisément l’autophagie cellulaire, celle-ci influence l’évolution des processus inflammatoires et le développement des lymphocytes. Des études ont montré chez les animaux que lorsque l’autophagie ne fonctionne pas, les pathologies auto-immunes sont plus à même de survenir. La recherche s’intéresse de plus en plus à ce mécanisme, car il ouvre des portes pour mettre au point de nouvelles thérapies contre ces problématiques.

S’agissant de la maladie de Crohn (une affection plus ou moins sévère du système digestif), des données issues d’expérimentations suggèrent que l’autophagie dysfonctionne également, ce qui pourrait accroître l’inflammation intestinale en nuisant à la bonne évacuation de certains microbes dans les cellules de l’épithélium intestinal.

L’éclairage précieux de la science sur les relations entre jeûne et maladies inflammatoires

L’intérêt des chercheurs pour ce sujet n’est pas récent, l’une des premières publications disponibles remontant à la fin des années 80 et portant sur la polyarthrite rhumatoïde. Bien que l’échantillon ait été restreint à une vingtaine de patients, les résultats étaient déjà très encourageants à l’époque. Les jeûneurs ont bénéficié d’une réduction significative de leurs troubles en comparaison du groupe témoin (n’ayant pas jeûné), cette amélioration s’étant poursuivie ensuite sur le long terme pour ceux ayant intégré une alimentation végétalienne (anti-inflammatoire).

Dans le même esprit, dans les années 90, une autre étude sur les effets du jeûne sur les maladies inflammatoires a révélé qu’une cure de 7 à 10 jours avait atténué les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde, notamment la douleur et la raideur matinale, mais sous réserve que le jeûneur se nourrisse après sa cure de façon très saine. Ce point est crucial, car le jeûne n’est pas le remède miracle : il ne se suffit pas à lui-même (que l’on souffre ou pas d’un problème chronique). Il vient en soutien pour revitaliser en profondeur l’organisme et repartir sur des bases saines. Pour en tirer un maximum de profit, quand cela s’impose (et c’est souvent le cas), reconsidérer son hygiène de vie devient prioritaire, et en premier lieu la façon de s’alimenter au quotidien.

Plus tard, dans les années 2010, le célèbre oncologue et spécialiste de la longévité, Professeur Valter Longo, s’est penché sur les relations entre jeûne et maladies inflammatoires par le biais des pathologies de l’intestin (comme Crohn). Son étude a mis en évidence chez la souris jeûneuse une baisse de l’inflammation et des marqueurs biologiques associés. Ces découvertes ont ensuite été approfondies par d’autres tests chez l’homme.

Constatant que certains patients parvenaient difficilement à s’abstenir de manger pendant plusieurs jours, Valter Longo a conçu en 2017 une nouvelle formule, visant à imiter les effets du jeûne, à savoir le Fasting Mimicking Dietf (FMD). Celui-ci repose sur une restriction calorique, qui veille toutefois à garantir les bons nutriments pour le corps. Ce modèle, également testé sur les souris, a prouvé que deux FMD de 4 jours, espacés par 4 semaines d’alimentation classique, seraient suffisants pour apaiser certains signes associés aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

Pour conclure, vous l’avez perçu, les impacts du jeûne sur les maladies inflammatoires apparaissent comme très prometteurs. Et bien au-delà, parce que cette technique constitue une source clé de régénération cellulaire, elle revêt un véritable intérêt pour la santé. Vous souhaitez en découvrir plus sur les formidables pouvoirs du jeûne ? Visitez la rubrique dédiée de notre blog !

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