Quel est l’effet du jeûne sur le cœur ?
Les bienfaits du jeûne sont de plus en plus vantés, et en premier lieu par les adeptes qui s’y adonnent régulièrement pour renforcer leur santé. Les chercheurs s’y intéressent aussi et partagent régulièrement de nouveaux travaux, permettant de mieux comprendre les impacts de cette technique sur le corps. Intéressons-nous dans cet article plus particulièrement à l’effet du jeûne sur le cœur en explorant les dernières études disponibles.
Pourquoi s’intéresser au cœur ?
La santé cardiaque constitue, de nos jours, une véritable préoccupation de société en raison de l’incidence croissante des maladies et facteurs de risque qui la touchent (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, hypertension, surpoids, obésité…). Pour l’OMS, les pathologies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité au niveau mondial. Elles sont à l’origine de 30 % des décès prématurés, lesquels progressent chaque année.
Les pouvoirs publics tentent de sensibiliser la population à la nécessité d’adopter une hygiène de vie saine, qui commence en priorité par une alimentation équilibrée, de l’exercice physique et la réduction du tabagisme. Une très grande majorité des affections pourraient être évitées par des comportements de santé préventifs. Au-delà des fondamentaux évoqués ci-dessus, nous souhaitons évoquer l’effet du jeûne sur le cœur, car cette méthode de restriction alimentaire est de plus en plus connue et exerce une action préventive et protectrice tout en permettant d’éviter des complications pour les malades cardiaques. Le jeûne intermittent ou fasting, évoqué au prochain point, consiste à ne pas manger pendant 16 heures ; cette formule est intéressante car elle est bien plus accessible à tous qu’un jeûne de plusieurs jours, fort exigeant.
L’amélioration du fonctionnement cardiaque
Le jeûne active le processus d’autophagie cellulaire, qui se traduit par une destruction des tissus les plus toxiques ou endommagés des cellules. Ce phénomène permet de dégager de l’énergie, nécessaire au fonctionnement de l’organisme, dépourvu d’apports alimentaires. Les cellules se délestent des surcharges accumulées, avec à la clé un renouvellement complet en profondeur. Ce phénomène touche l’ensemble du corps, dont les organes comme le cœur. Il est ainsi purifié de l’intérieur et retrouve plus de vigueur.
Soulignons que le jeûne optimise d’autres marqueurs de santé, notamment anti-inflammatoires, ce qui profite au bien-être global. De plus, la détoxification apure également le sang qui circule en permanence. Le cœur en bénéficie très largement puisqu’il est amené à fonctionner dans un environnement, allégé progressivement des toxines et déchets. L’effet du jeûne sur le cœur s’illustre donc aussi par ce biais.
Quel est l’apport de la science sur l’effet du jeûne sur le cœur ?
Le recul des facteurs de risque métabolique
Une étude s’est intéressée au lien entre jeûne et maladies métaboliques et a révélé notamment un impact positif sur la réduction de la charge pondérale, la normalisation de la tension artérielle et de la glycémie. Quelle que soit la durée, jeûner permet de diminuer le syndrome métabolique et donc les pathologies cardiaques associées.
L’intérêt du fasting pour optimiser les paramètres de santé cardiovasculaire
Les travaux portant sur ce régime sont de plus en plus répandus, ce qui permet de confronter les différents points de vue. S’agissant de l’effet du jeûne sur le cœur, trois publications convergent dans le sens d’une baisse du risque cardiaque si le fasting est suivi régulièrement.
1. Une étude d’envergure américaine publiée en 2019 a révélé que ne pas manger pendant au moins 12 heures (une fois par mois minimum) est bénéfique aux malades cardiaques avec un taux de survie supérieur à ceux qui ne jeûnent pas. Le protocole a porté sur 2 000 patients et ce pendant une durée de 4 à 5 ans. Comme déjà observées dans d’autres études, des associations sont faites entre le jeûne et un meilleur état de santé sans que les mécanismes d’actions soient parfaitement compris. Les travaux demandent donc à être approfondis.
2. Une étude autrichienne de 2019 s’est attachée à évaluer l’intérêt d’un fasting plus poussé, à raison d’un jour sur deux, sur le plan cardiovasculaire. 30 jeûneurs suivis pendant 6 mois ont été comparés à un groupe témoins de 60 personnes dont 30 se sont alimentées normalement et les 30 autres ont jeûné un jour sur deux pendant 4 semaines. Les résultats ont mis en lumière un renforcement du bien-être cardiovasculaire, au travers d’indicateurs comme la graisse corporelle, la pression artérielle ou la fréquence cardiaque.
3.Une équipe américaine de Salt Lake City publiée en 2022 s’est penchée sur l’effet du jeûne sur le cœur dans le contexte de la Covid-19 et la survenue de formes graves d’insuffisance cardiaque. Les scientifiques ont découvert que le jeûne intermittent diminue le risque de complications et de décès liés à cette maladie du cœur à condition que cette habitude alimentaire soit modérée et respectée sur le long terme (les personnes incluses dans l’étude jeûnaient au moins une fois par mois et depuis 40 ans en moyenne). L’étude précise que le fasting ne réduit pas le taux d’infections, mais est corrélé à une moindre sévérité de la Covid-19. Par ailleurs, il n’exclut pas la survenue d’un problème cardiaque ; en revanche, il limite celle d’une forme grave.
Vous en savez plus à présent sur l’effet du jeûne sur le cœur ; et vous l’avez compris, cette approche est puissante, agissant de façon globale et profonde. Elle est très précieuse pour son action préventive et certains jeûneurs l’ont adoptée en routine pour cette raison. Mais le jeûne n’est pas sans risques ; c’est pourquoi, il est déconseillé aux personnes malades, affaiblies ou fatiguées. Si vous avez envie de vivre cette expérience alors que vous souffrez par exemple d’une affection cardiaque, même stabilisée, il convient de recueillir impérativement au préalable l’avis de votre médecin.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’impact du jeûne sur la santé ? Partez à la découverte de la rubrique très documentée de notre blog.